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29 novembre 2012 4 29 /11 /novembre /2012 09:25

Tout d'abord, pourquoi s'intéresser aux coûts d'un aéroport qui se situe loin de la frontière Est de la France ?

-  Parce où qu'on soit en France, on va le payer.

 

En effet, les enjeux de la construction d'une nouvelle infrastructure ne se limitent pas à l'environnement stricto-local mais touche une aire nationale voir européenne pour les projets TEN-T.

 

Ces enjeux sont ceux de la dépense publique. Est ce que cette investissement sera pertinent en tenant compte des sommes investies. Là est tous la question du débat entre pro et contre.

 

Evidemment, on ne construit pas une infrastructre pour la construire (quoi que) : il faut qu'elle serve.

 

Et c'est là, dans le fondement même de la nature de l'infrastructure que se pose l'opposition au projet : les promoteurs de l'aéroport notre dame des Landes n'ont pas réussit à démontrer l'utilité du projet. Quand on parle d'utilité, c'est de l'utilité socio-économique.  

 

C'est par des conséquences indirectes qu'ils font la promotion de l'infrastructure : le nombre d'emploi gagné au moment de la construction, la croissance de l'économie grâce à l'injection d'argent publique avec un découlement d'investissement privé. (avec des prévisions hautes)

 

Mais là où les choses se gâtent, c'est sur le peu de retour sur investissement et la non rentabilité de l'infrastructure : l'argent publique est gaspillé.  

Démonstration claire avec l'aéroport notre dame des Landes :

 

C'est un projet qui est estimé entre 561 millions d'euro et 4 milliards d'euro selon l'évolution de l'estimation des travaux (les coûts prévisionnels des grandes inrastructures doubles ou triples dans le temps par rapport aux montant initiaux, par exemple le Lyon Turin qui était estimé à 12 milliards d'euro, la cour des compte l'estime à 26 milliard. Et ce chiffre ne cèsse d'évoluer. Le tunnel sous la manche, (lien) ou les coûts de départ étaient de 7,5 milliards d'euro et le tunnel a côuté en fait 16 milliards d'euro.

 

Le différentiel entre 561 millions d'euro et 4 milliards vient aussi du fait de prendre ou pas la construction d'infrastructure annexe à l'aéroport : le tram-train de Nante, certains accès, la LGV Nante-Renne, etc...mais aussi les intérets, et les coûts de location de l'infrastructure par l'état à Vinci dans un scénario, le plus probable, d'un déficit de voyageur.

 

Mais nous allons prendre la fourchette basse pour voir déjà ce qu'il en est :

 

 Le projet devrait coûter 561 millions d’euros (aucun budget de dépassement n’a été prévu vu que ça n’arrive jamais sur des gros chantiers), ce qui heureusement en période de crise est une somme tout à fait modeste parfaitement employée. Ce n’est pas comme si avec 561 millions d’euros on pouvait créer des logements, financer des projets écologiques, faire de la recherche… Une paille donc, mais dans l’oeil.

La répartition de l’enveloppe globale s’établit comme suit :

  • Vinci apporte autour de 310 M€ des 441 M€ évalués pour la réalisation de la plateforme aéroportuaire qui se répartit comme tel :

- environ 100 millions d’euros c’est le résultat du bénéfice fait sur Nantes Atlantique entre 2010 et 2017 (sic!)
- environ 100 millions d’euros empruntés sur les marchés financiers cautionnés par les collectivités locales, noir sur blanc dans le cahier des charges (re-sic!)
- environ 100 millions d’euros des actionnaires de Vinci avec un rendement annuel de 12 % imposé.(re-re-sic!)

  • L’Etat (130,5 M€) et les collectivités publiques (115,5 M€) se sont engagés sur une contribution publique totale de 246 M€, financement partagé au travers d’un syndicat mixte comprenant :

- Les Conseils régionaux des Pays de la Loire (40,4 M€) et de Bretagne (28,9 M€),
- Le Conseil général de Loire-Atlantique (23,1 M€)
- Nantes Métropole (17,9 M€)
- La communauté d’agglomération de Saint-Nazaire (2,9 M€) et celle de La Baule-presqu’île de Guérande (2,3 M€)

 

Nous allons nous intéresser au 310 millions d'euro qui sont le fruit d'un partenariat public-privé entre l'état et Vinci. Le PPP (ou partenariat public privé) est du pain béni pour l'état ou les collectivité locales qui souhaitent investire le moins possible d'argent. On a l'impression que Vinci nous fait un cadeau de 300 millions d'euro.

 

Il n'en est rien :

 

Evidemment, ce sera plus de 300 millions d'euro qui seront remboursé (déjà le 3e tiers montre que le rendement doit être de 12% imposé) ; le 2e tiers montre que ce sont des prêts donc les remboursements se feront en tenant compte des intérets, le tous cautionné par les collectivités locales si Vinci ne peut pas rembourser. Et le 1er tiers est déjà un cadeau que fait l'état à Vinci (que l'état payera 2 fois).

 

Le retour sur investissement est exorbitant (lien), le cabinet http://www.cedelft.eu/ a fait une étude indépendante sur la non rentabilité de l'infrastructure qu'on trouve sur ce lien : http://www.rue89.com/rue89-planete/2012/02/18/laeroport-de-notre-dame-des-landes-projet-inutile-ou-megalo-229275 lien en PDF dans l'article.

 

l'état a attribué la concession en 2010 à Vinci pour 55 ans le nouvelle aéroport de notre dame des landes ainsi que l'ancien : http://aeroport-grandouest.fr/documentation/files/2011/01/D%C3%A9cret_n2010-1699_du_29_d%C3%A9cembre_2010_version_initiale.pdf

 

http://danactu-resistance.over-blog.com/article-aeroport-notre-dame-des-landes-bras-de-fer-des-ecologistes-contre-vinci-ps-et-ump-ensemble-88229810.html

 

 

 Or la lecture du plan de financement nous apprend une information très intéressante, la rémunération que les actionnaires d'AGO ont prévu de s'accorder : 12% des 93 millions d'euros d'apport en compte courant, soit environ 11 millions d'euros par an. C'est beaucoup plus que le taux d'intérêt du prêt relais mis en place pendant la durée de la construction (entre 4 et 4,5%), que l'apport de fonds propre doit compenser. C'est surtout à peu près l'équivalent de la trésorerie que la société escompte dégager annuellement pendant la période 2011-2017 par l'exploitation des trois aéroports concédés : 83,5 millions d'euros, soit environ 12 millions par an.

 

un mot pour les agriculteurs :

 

Les indemnités proposées aux propriétaires qui sont priés de dégager illico de la zone avant l’arrivée des pelleteuses sont de 16 centimes par m². Quand on sait que l’un d’eux a par exemple acheté son terrain 24 centimes par m² en 1977.

 

dans un avenir où les énergies fossiles et nucléaires vont devenir cher, on peut se demandé de la pertinence des estimations futures de passager (déjà surestimés en ne prenant pas compte de la hausse du pétrol).

La non saturation de l'aéroport existant doit être pris en compte. Mais surtout le fait que la construction d'un nouvel aéroport risque de geler les améliorations de l'aéroport existant en terme de nuisance sonore et de survole de la ville de Nante. Ces deux derniers problèmes ne seront pas résolus par la construction d'un nouvel aéroport.

 

Nous sommes typiquement dans le cas dela construction d'une grande infrastructure inutile.

 

Il pleut de l'argent....mais pas pour le social qui recoit une cure d'austérité!

 

 

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